autocalibrage
Je revenais du piano en voiture avec l'Infante Offensée.
Un homme d'une trentaine d'année
tanguait au volant de sa voiture, faisait ronfler son moteur et hurler sa voix (ou le contraire) et zigzaguait devant moi.
Je décide de le doubler, préférant avoir un véhicule dangeureux derrière moi plutôt que devant : il freinait à contretemps et visiblement avait un problème de coordination sans doute du à la boisson, à des pillule, à une cigarette magique, ou encore plus vraisemblablement à un excès conjugué des trois.
J'ai du vexer ce type, qui m'a rattrapée en hurlant des obscénités et s'est arrêté à ma droite. Il était à moitiée hors de sa voiture, le torse projeté vers moi, une figure de nazi costaud un peu rouge, et même si j'avais prudemment fermé les vitres, ses propos ne laissent aucun doute sur la manière dont il envisageait ses relations futures avec moi. Son visage, ses gestes et ses mimiques évoquaient vraiment le type furieux qui va passer à l'acte.
L'Infante Offensée a ouvert sa fenêtre et lui a demandé en souriant :
- Qu'est ce que tu dis ?
Le type est resté bouche ouverte et immobile, l'air assez bête en fait, et moi j'ai séchement démarré pour me perdre dans la file des voitures.
Le déchiffrage de l'émotion colère avait pourtant l'air au point....
C'est juste l'autocalibrage face à cette émotion qui ne l'est pas, chez l'Infante.