psychanalyse de couloir
Ma collègue Nathalie me disait cette nuit qu'on faisait un "drôle de métier de chien", et qu'après tous les sales moments qu'on vivait, on avait le choix entre
- être en colère tout le temps
- devenir cynique.
Entrer dans une conversation avec elle est une expérience brutale, comme si on passait d’un mode petite vitesse à l’ADSL. ( la plupart du temps, je suis en petite vitesse). Il faudrait inventer un substantif (j’adore ça !) : l’écoutage. Car ce n’est pas une conversation, à moins d'avoir l'esprit très vif, ce qui n'est pas mon cas à 3 heures du matin. (Mais parfois si... mon "métier de chien" a ceci de bon, c'est qu'il m'a appris d'être opérationnelle en une nanoseconde).
J'ai voulu la psychanalyser, et lui ai dit qu'elle avait sans doute choisi de vivre en plein maëlstrom affectif pour se protéger de toutes les choses dures qu'elle vivait au travail, et qu'en effet, on appelait ça la colère.
Peut être, me dit elle, mais moi je n'ai pas choisi d'être en hibernation affective pour me protéger du travail et du reste, ce qu'on appelle couramment le cynisme .
J'arrête la psychanalyse.