Mesjeunes et le monde
Je parlais avec une amie des jeunes et de leur engagement, et nous trouvions qu'il l'étaient drôlement moins que nous ne l'étions. La jeunitude serait elle mollette, et les Ados vivraient ils avec leur parents comme du gui sur un arbre ?
J'essaie de réfléchir à la façon dont les choses fonctionnent (sans m'empêcher de les aborder avec légèreté, c'est important pour les autres, et surtout pour moi), et je trouve parfois -non, me dit La Petite Voix, sois honnête : TOUT LE TEMPS- je trouve tout le temps que cette implication est rarement bien partagée. Dans la cellule familiale ? me dit la Petite Voix, qui est aussi sociologue. Oui, dans la cellule familiale aussi.
Pourtant, en réfléchissant, je me dis qu'une fratrie dans laquelle vit un enfant avec handicap est différente. J'ai beau essayer de rendre ça le moins lourd possible, le sac à dos est là : c'est plombant, c'est usant et je pense que ces frères et ces soeurs là savent le poids de la vie, et connaissent implicitement la vacuité de certaines choses, l'inutilité d'autres. Pour eux, changer la société ne veut sans doute pas dire grand chose, ce qui les préocupe est à une autre altitude : il s'agit jour après jours de rectifier le méchant tir de la nature... Rien de révolutionnaire. Et la politique et son cortège d'utopies, voire de mensonges ne changera rien au fait qu'elles sont dans une famille ou le handicap prend de la place, mange un peu de leur insouciance et plombe leurs semelles. J'ai plein de compréhension pour ça, et en même temps envie de leur dire " regarde, il y a 5 ans, ça n'aurait pas pu marcher, il faut y croire". "oui maman, mais hier soir , lorsque je t'ai dis que je passais en 1ère S, tu étais en train de partir à une de tes réunions pour changer le monde".