Leçons de sons
La Petite Fille a pu expérimenter tous ses bruits par vent force 3 à 10 cet été. Elle avait tenu à emporter ses "instruments à bruits" (dit elle précisément). Il y avait un Berimbau, un mobile carillon à 3 baguettes métalliques, des catagnettes françaises à 3 planchettes. Certains de ses objets ont été fabriqués à son école l'année dernière, au cours d'un atelier pratique et manuel qui l'a beaucoup intéressée). Elle a tenu à emmener également son triangle à do, un jeu simon ... Le catalogue sonore du moment, donc.
Sur place elle a souhaité suspendre un mini carillon métallique dans un coin du champ, et un carillon bois acheté avec son argent de poche
(objets détestés par ceux qui dormirent sous les tentes à côté par vent force 8).
Elle allait au bout du terrain, vers la route, alignait toujours dans le même ordre ses objets, et saluait chaque voiture qui passait (il y en a assez peu !) avec un étalage de sons
On passait déjà pour des originaux, avec nos marquages au sol, notre réputation est maintenant faite : les gens du plateau font partie de la secte des Faiseurs de Bruits.
Elle était sous la protection du Chien, qui me prévenait par des aboiements quand elle descendait sur la route. C'était très joli à voir, cette petite Fille expliquant ses bruits au vent avec le chien pour compagnon, qui l'écoute passionément en rongeant un os puant.
La Petite Fille n'est pas très attachée au chien, elle ne le caresse pas, ne lui parle pas (parler à un chien, quelle idée ...) et ne trouve pas de réconfort particulier à ses côtés. Elle aime juste le regarder boire, car elle a trouvé La séquence : il lape et avale tous les 3 slurps...
Quand les éducateurs parlent des autistes, à un moment ou un autre (écoutez, vous verrez !) on arrive forcément au "contact avec les animaux", à la "richesse des liens tissés" blabla, aux interactions, et ça fini toujours en équithérapie, cynothérapie, delphinothérapie ect.
Le nombre de fois où on a "forcé", (gentiment, hein) ma fille à caresser un lapin, toucher un canard, une vache, un chat, à prendre un poussin dans sa main est ahurissant compte tenu de son peu d'intérêt pour les animaux et de ses refus énergiques. Et le respect de la Personne Nhumaine, (pléonasme) alors ?
Je me demande pourquoi les autistes aimeraient les animaux... Pourquoi devraient ils "interagir" de façon naturelle et spontanée avec eux alors que les interactions leur sont un mystère ? Pourquoi focaliser sur les relations (passant par le toucher bien sûr, pourquoi faire simple) autistes/animaux, alors qu'on sait combien agir avec un animal imprévisible, sans procédure identifiée est difficile...
Et notre chien sait qu'il n'y a pas grand chose à attendre de la Petite Fille, ni jeux ni calin ni mots doux. Et adapte son comportement : ne l'accueille pas avec de grands débordements de joie, ne va pas lui mettre sa truffe dans le cou ou sous le bras. Mais veille...